lundi 8 mai 2017

il y a








Tourbillon rouge
la lune s’est noyée
dans un pli du rideau

Ô

sous le pont
la rivière
sa face coagulée
sang d’hiver
une globule se fige
un pleur de salpêtre
s’accroche à la lune

NUE

ils sont là
ils attendent
les têtes tombent sur la fange
monologue
de mai
petit rectangle de papier

c’est la fin d’une histoire
d’une jeunesse
passée

il y a
dans mon cœur
une page pliée





4 commentaires:

michel, à franquevaux. a dit…

Tourbillon,
lune noyée,

un poisson, la rivière**
ô, croche lune

page passée,
jeunesse pliée

la fleur que tu m'avais jetée*.

(Carmen* en écho
et Paul Eluard**,
bon huit Mai, le reste est de Maria Dolores,
et la jeunesse n'est pas une indignité)

mémoire du silence a dit…

Non bien sûr "la jeunesse n'est pas une indignité" ... je l'aime la jeunesse et je crois en elle et en son courage ++++ comme un Grand Homme l'exprima il y a bien longtemps.

"Surtout, qu’on ne nous accuse point d’abaisser et d’énerver les courages. L’humanité est maudite, si pour faire preuve de courage elle est condamnée à tuer éternellement. Le courage, aujourd’hui, ce n’est pas de maintenir sur le monde la sombre nuée de la Guerre, nuée terrible, mais dormante, dont on peut toujours se flatter qu’elle éclatera sur d’autres. Le courage, ce n’est pas de laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut résoudre ; car le courage pour vous tous, courage de toutes les heures, c’est de supporter sans fléchir les épreuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue la vie. Le courage, c’est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des forces ; c’est de garder dans les lassitudes inévitables l’habitude du travail et de l’action. Le courage dans le désordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts, c’est de choisir un métier et de le bien faire, quel qu’il soit : c’est de ne pas se rebuter du détail minutieux ou monotone ; c’est de devenir, autant que l’on peut, un technicien accompli, c’est d’accepter et de comprendre cette loi de la spécialisation du travail qui est la condition de l’action utile, et cependant de ménager à son regard, à son esprit, quelques échappées vers le vaste monde et des perspectives plus étendues. Le courage, c’est d’être tout ensemble et quel que soit le métier, un praticien et un philosophe. Le courage, c’est de comprendre sa propre vie, de la préciser, de l’approfondir, de l’établir et de la coordonner cependant à la vie générale. Le courage, c’est de surveiller exactement sa machine à filer ou à tisser, pour qu’aucun fil ne se casse, et de préparer cependant un ordre social plus vaste et plus fraternel où la machine sera la servante commune des travailleurs libérés. Le courage, c’est d’accepter les conditions nouvelles que la vie fait à la science et à l’art, d’accueillir, d’explorer la complexité presque infinie des faits et des détails et cependant d’éclairer cette réalité énorme et confuse par des idées générales, de l’organiser et de la soulever par la beauté sacrée des formes et des rythmes. Le courage c’est de dominer ses propres fautes, d’en souffrir mais de n’en pas être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille ; c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ; c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense. Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques."

Discours de Jean Jaurès à la jeunesse prononcé à Albi en 1903

ICI le discours en entier

Bien à vous cher Michel.

mémoire du silence a dit…

Lorsque je parle de jeunesse je ne parle pas de celle du président, mais d'une autre jeunesse :-)

Ariaga a dit…

Comme je le ressens ce que tu écris là : il y a dans mon cœur une page pliée. Amitiés.